Servir le Peuple?
Après les éructations de Mélenchon sur
les mobilisations populaire en Bretagne, le PCF/FdG continue sur sa
lancée en défendant la spéculation immobilière organisée par la classe
bourgeoise pour ses loisirs, aux dépens des classes populaires.
Ce communiqué, que vous pouvez lire ici,
s’attaque aux actions de résistances des Basques face à la dépossession
de leur terre et l’impossibilité pour les classes populaires d’y vivre
décemment. Le communiqué commence sur les chapeaux de roue en condamnant
‘avec la plus grande énergie’ ces actions de résistance populaire ;
nous ne pouvons qu’être passablement 'étonnés' (enfin, seulement à
moitié, connaissant le passif) de retrouver dans la bouche d’un Parti se
revendiquant des droits du peuple le même lexique que celui de la place
Beauvau, passons. S’il n’y avait que cela, nous pourrions mettre ce
type de mimétisme langagier sur le compte de l’habitude de côtoyer et de
participer au pouvoir.
La suite du communiqué est bien plus grave car
elle criminalise la résistance populaire. Pour le PC/FdG cette politique
« criminelle est inadmissible » et de plus elle ne serait pas « les
bons moyens ». Le PCF/FdG devrait savoir, en tant que (prétendus)
'marxistes', que là où il y a oppression il y a résistance et que si des
gens décident de risquer des années de prison, c’est que la situation
nécessite autre chose qu’une réponse « démocratique », c’est-à-dire
suspendue à une hypothétique victoire (qui n’arrivera pas) des idéaux
égalitaires par les urnes. Sachant que le PCF, d’après son nom, se
revendique du communisme, nous lui proposons dans la foulée de relire
quelques classiques de la littérature marxiste : Le rôle de la violence dans l’histoire ou l’Anti-Dühring de de F. Engels, le Manifeste du Parti communiste du même auteur et de K.Marx ou encore L’État et la révolution
de V.I. Lénine. Tout y expliqué, notamment sur le rôle incontournable
de la violence dans l’histoire et la nécessité de détruire l'ancien pour
construire le nouveau. En bref, communisme et non-violence est
un oxymore, là encore nous mettons cela sur le compte du trop long
contact incestueux avec la démocratie bourgeoise, qui n’autorise la
violence que quand elle est de son 'légitime' ressort.
Le PCF/FdG continue dans
la même veine en dénonçant la question ‘identitaire’. Là aussi, nous
leur répondons qu’il n’est pas question ‘d’identité’ mais bien de droit
des peuples à l’autodétermination, autre concept très important pour
tout marxiste conséquent. Les Basques savent très bien qui ils sont et
ils demandent avec justesse quelques droits démocratiques légitimes,
notamment la séparation d’avec l’État qui les nie. Nous espérons
simplement que l’utilisation de ce vocabulaire n’est pas confondre le
juste droit des Basques à leur liberté avec un mouvement éponyme à
tendance fasciste, n’est-ce pas ?
En continuant, nous tombons dans l’absurde et
nous voyons ce même Parti défendre le 'droit' des gens à venir
s’installer où ‘il fait bon vivre’. Pourquoi pas, en soi nous n'y sommes
pas opposés. Sauf qu’il oublie de préciser que cette ‘volonté de bien
vivre’ s'inscrit purement dans un cadre de loisir et que c’est l’apanage
de la bourgeoisie des grandes métropoles. Que les vacances et le
bien-être de quelques uns durant un ou deux mois empêchent aux personnes
les plus fragiles de se loger. Ces mêmes classes qui n’ont pas les
moyens d’aller ailleurs pour ‘bien vivre’, et qui de toute manière ne le
veulent pas, puisqu'apparemment il fait ‘mal vivre’ ailleurs et parce
que tout simplement c’est, ici, chez eux. Le PCF/FdG devrait se demander
pourquoi il fait encore ‘bien vivre’ au Pays Basque et beaucoup moins
dans les immenses métropoles, vidées de sens, simplement livrées aux
bacchanales de la marchandise…
Nous voyons le PCF/FdG défendre ce que K. Marx a
dénoncé comme la plus grande aliénation du capitalisme, la supériorité
de la marchandise sur l’humain, qu’il a résumée dans la formule : « la
mort saisit le vif ». En un mot, il est plus important pour le PCF/FdG
de défendre quelques biens immobiliers (bien mal acquis sur
l’exploitation du plus grand nombre en plus) que d’être du côté du
Peuple. Mais pourquoi cet empressement pour le moins ‘anticommuniste’,
si ce n’est par opportunisme électoral ? Si tel est le cas nous
proposons au PCF/FdG quelques solutions à proposer à leurs électeurs,
allant dans un sens résolument égalitaire :
-
Interdire les agences immobilières.
-
Priorité aux populations locales
-
Fixer le prix du m² de manière autoritaire.
-
Saisir les logements vides et les redistribuer aux personnes en besoin et mal-logé.
-
Appuyer les occupations des maisons vides.
-
Fixer les loyers des HLM à 5% du salaire et des loyers privées à 15%.
-
Annuler les dettes absurdes sur des dizaines d’années contractées par les classes populaires pour acheter un logement.
-
Interdiction de construire sur des terres arables.
-
Et nous rajouterons le droit à l’autodétermination de tous les peuples.
Voilà quelques mesurettes qui rapprocheraient
le PCF/FdG des vrais problèmes des classes exploitées et qui auraient un
semblant de politique égalitaire, ce qui ne serait pas plus mal en ces
temps de montée du fascisme. Mais il est vrai que ce Front ne se
revendique même plus d’un État socialiste du Peuple, ni même de
l’anticapitalisme mais bien de l’antilibéralisme, cache sexe sémantique
pour dire en fin de compte... rien du tout.
Nous trouvons par contre franchement burlesque
que ce Parti vienne donner des leçons de politique au Peuple basque.
Normalement, un Parti communiste devrait être toujours du côté du peuple
(le camp du peuple est notre camp), non pas en dictant ce qu’il
doit faire mais en le servant. L’utilisation de la violence dans ce cas
n’est pas à discuter, car c’est à l’exploité qui résiste de choisir ses
moyens et à nous militants politiques de proposer des réponses pour
transformer la réalité et changer le monde. Mais de là à être
révolutionnaire, il n’y a qu’un pas, et nous comprenons que la vielle
machinerie usée du PCF/FdG ne se risquera pas à un tel saut dans le
vide.
Pour autant, nous savons qu'il y a de nombreux
militants sincères cachés derrière les ambitions de quelques dents
longues aux idées courtes : nous disons à ces camarades que la
porte du comité de construction du Parti communiste des terres occitanes
est ouverte pour venir lutter pour une véritable politique égalitaire
devenue urgente.
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