Une fresque peinte en hommage à Steve sur un mur de Nantes. - LOIC VENANCE / AFP
Les restes en "état de décomposition avancée" ont été retrouvés lundi par une navette fluviale non loin du quai Wilson, où des échauffourées avaient éclaté vers 04h30 dans la nuit du 21 au 22 juin, entre participants à un concert techno et policiers venus exiger l'arrêt de la musique, à un endroit sans parapet de l'île de Nantes, sur la Loire. La Fête de la musique s'était alors achevée dans la confusion : de nombreux participants ont relaté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène, et quatorze personnes ont dû être repêchées par les secours après avoir chuté dans le fleuve. La police affirme quant à elle qu'il n'y a eu "aucune charge" des forces de l'ordre, visées selon elle par des projectiles. Steve Maia Caniço, animateur périscolaire, n'avait plus donné signe de vie depuis cette nuit-là.
Edouard Philippe livre le rapport de l'IGPN
Dans
l'après-midi ce mardi, le Premier ministre, Edouard Philippe, a rendu
publiques les conclusions du rapport de Inspection générale de la police
(IGPN), qui "indique qu'à la lumière des faits connus à la date de
sa rédaction (…), 'il ne peut être établi de lien entre l'intervention
des forces de police et la disparition de Monsieur Steve Maia Caniço'".Conscient néanmoins que "plus de cinq semaines après les faits, le déroulement de cette soirée, l'enchaînement des faits, reste confus", le chef du gouvernement a lancé : "Je ne peux évidemment pas m'en satisfaire", annonçant avoir commandé un nouveau rapport à l'Inspection générale de l'administration, dont les conclusions sont attendues dans un mois.
"Justice pour Steve !"
Depuis cette disparition, de nombreuses pancartes demandant "Où est Steve"
s'affichaient dans les rues de Nantes. Le 20 juillet, des centaines de
manifestants s'étaient rassemblés, formant une chaîne humaine le long de
la Loire puis observant une minute de silence les bras levés. "Où est Steve?" et "Justice pour Steve!", avait scandé la foule à plusieurs reprises.Plusieurs procédures ont été lancées, dont l'enquête administrative conduite par l'IGPN saisie le 24 juin par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Ce dernier avait estimé, le 19 juillet, que la disparition de Steve ne devait "pas faire l'objet de polémique", alors que de nombreux élus de l'opposition, dont les députés Insoumis et la maire de Nantes, Johanna Rolland, exigeaient des explications. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, s'est également auto-saisi pour enquêter sur cette soirée à l'issue dramatique.
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