Ceci est la traduction d'un article de Russie de Alexei Volynets qui apparaît ici : http://rusplt.ru/policy/sovetskie-hunveybinyi-sssr-nujen-mao-dzedun.html
avec pour titre : Les Gardes Rouges Soviétiques : L'Union Soviétique a
besoin de Mao Zedong. Il a été publié le 10 juillet 2013.
Des années 60 aux années 80, des
dizaines de groupes maoïstes ont opérés en Russie dans une lutte contre
la 'dégénérescence bourgeoise' de la bureaucratie.
Quand les histoires du mouvement
dissident en Union Soviétique sont écrites, les éléments « démocratiques
», pro-occidentaux de ce mouvement obtiennent la majeure partie de
l'attention pour des raisons assez évidentes. Beaucoup moins d'attention
est accordée aux nationalistes du 'Parti Russe' et aux divers
dissidents de la gauche. Mais les groupes de dissidents les plus
infortunés sont les partisans du Président Mao, les 'Gardes Rouges'
Soviétiques. Ils ont été laissé du côté de l'histoire à la fois par les
'voix occidentales' de ces années là et ignoré par la mémoire historique
contemporaine de tous les autres groupes. Et pourtant, ceux qui ont
tenté de répéter les leçons de la 'Grande Révolution Culturelle'
n'étaient pas moins que ceux qui prêchaient le modèle de démocratie de
style occidental en Union Soviétique.
Après la mort de Staline et
particulièrement après le XXème Congrès du PCUS, pour de nombreux
citoyens de l'URSS qui croyaient sincèrement au Bolchevisme, le
dirigeant du 'Mouvement Communiste International' devint naturellement
Mao Zedong. Le Camarade Mao, un vieux et honorable partisan, guidait
sous son drapeau rouge le pays le plus peuplé du monde et semblait selon
les idées reçues à jouer beaucoup plus efficacement le rôle de chef de
file mondial qu'un apparatchik professionnel de Parti avec une
biographie aussi peu clair que celle de Nikita Sergeevich Khrushchev.
Le peuple soviétique pour un socialisme léniniste.
Et le dirigeant soviétique a
certainement dû se sentir mal à l'aise avec ce fait. Comme par exemple
en mars 1962, quand un travailleur de 40 ans nommé Kulakov, membre du
Parti Communiste Soviétique, travaillant à la construction de la
centrale hydroélectrique de Bratsk dans la région de Irkoutsk, a envoyé
une lettre à Khrouchtchev. Dans cette lettre, le prolétaire ne mâche pas
ses mots vis à vis du Premier Secrétaire du Comité Central : ''La
masse principale des peuples soviétiques croient que vous êtes un ennemi
du Parti de Lénine et de Staline. En un mot, vous êtes restés un
trotskyste. V.I Lénine rêvait de faire de la Chine un ami du peuple
soviétique et ce rêve a été réalisé par le Camarade Staline, mais vous
avez détruit cette amitié. Mao est contre votre profanation du Parti
Léniniste et de Staline. Lénine et Staline ont audacieusement combattu
contre les ennemis de la révolution et ont été victorieux dans cette
lutte ouverte en ne craignant pas l'emprisonnement. Vous êtes un lâche
et un agent provocateur : Quand le Camarade Staline était vivant vous
lui embrassiez les fesses, et maintenant vous déversez des saletés sur
lui...''
Pour cette lettre, le travailleur
Kulakov a été condamné à une peine de prison d'un an, accusé de
''propagande anti-soviétique''. Et des déclarations similaires,
certaines d'entre elles publiques, ne manquaient pas. Le 18 mars de la
même année (1962) à Kieve, durant les élections pour le Soviet Suprême
d'URSS, un président de Kholkoz et membre du Parti Communiste Soviétique
de 45 ans du nom de Boris Loskutov, distribuait des tracts avec le
texte suivant : ''Longue vie au Parti Léniniste sans la baudruche et
le traître Khrouchtchev. La politique de ce fou a conduit à la perte de
l'Albanie, de la Chine et des millions de nos anciens amis. Le pays est
dans une impasse. Resserrons nos rangs. Sauvons le pays.''
Le président du kholkoze arrêté a été condamné à une peine d'emprisonnement de quatre ans.
Dans la nuit du 18 juin 1963, dans la
ville de Mena dans la région de Chernigovskaya en Ukraine, un artiste de
27 ans du théâtre de la ville, mis en place des pancartes fait par
lui-même avec pour slogan ''L'Anarchie Khroutchevienne a tué la
vérité sur le règne de Staline, de façon à prendre le pouvoir !'' ''A
bas l'anarchie Khrouchtchevienne ! Vive le Parti Communiste Chinois !''
''Vive Mao Zedong, le dirigeant des travailleurs partout dans le monde
!''
Dans la nuit entre le 3 et le 4 août
dans la ville de Batoumi en Géorgie, où le jeune Staline a commencé ses
activités pratiques en tant que révolutionnaire, trois citoyens de
l'Union Soviétique - G. Svanidze âgé de 28 ans, sa femme L. Kizilova
âgée de 24 ans et leur camarade de 23 ans V. Miminoshvili (Tout les
trois membres du Komsomol) – ont affiché des tracts qui demandaient le
renversement de Khrouchtchev et la défense de la mémoire de Staline.
Dans leur texte, les jeunes membres du Komsomol avaient écrit ''Notre leader est Mao Zedong !'' et ''L'URSS a besoin de Mao Zedong !''.
Le 1er Juin 1964 dans la ville de
Donetsk, Vasilli Poluban un mineur de 37 ans, a placardés des affiches
dans la ville avec l'appel suivant : ''Soutenir les liens avec la
Démocratie Populaire de Chine qui se bat pour la paix mondiale et la
démocratie ! Lénine ! Staline ! Khrouchtchev fout le camp !'' ''Lénine
et Staline vivront pendant des siècles !' A bas la dictature de
Khrouchtchev qui contamine l'esprit de la classe ouvrière !'' ''Le Parti
de Lénine et de Staline nous mènera à la victoire, à l'unité des
communistes ! A bas N.S Krouchtchev ! Longue vie à nos amis de Chine !''
Ce ne sont que quelques exemples de la Dissidence Rouge de ces années là, quand le chef formel de l'URSS Khrouchtchev, était opposé au dirigeant informel du ''Mouvement Communiste Mondial'' Mao. Ces états d'esprit sociales, entre autre choses, devaient également conduire à l'éviction de Nikita Sergueïevitch du pouvoir. Mais il est remarquable de noter que même après la résignation de Khrouchtchev, ces citoyens de l'URSS qui supportaient les idées du Camarade Mao n'ont pas mis un terme à leurs activités. En outre, ce fut à ce moment précis que la ''Révolution Culturelle'' en Chine était à son apogée et de nombreux citoyens soviétiques n'étaient pas contre l'application des méthodes des Gardes Rouges vis à vis de leurs propres bureaucrates...
Ce ne sont que quelques exemples de la Dissidence Rouge de ces années là, quand le chef formel de l'URSS Khrouchtchev, était opposé au dirigeant informel du ''Mouvement Communiste Mondial'' Mao. Ces états d'esprit sociales, entre autre choses, devaient également conduire à l'éviction de Nikita Sergueïevitch du pouvoir. Mais il est remarquable de noter que même après la résignation de Khrouchtchev, ces citoyens de l'URSS qui supportaient les idées du Camarade Mao n'ont pas mis un terme à leurs activités. En outre, ce fut à ce moment précis que la ''Révolution Culturelle'' en Chine était à son apogée et de nombreux citoyens soviétiques n'étaient pas contre l'application des méthodes des Gardes Rouges vis à vis de leurs propres bureaucrates...
De janvier à mars 1967, un étudiant de
21 ans de l'école de formation à l'aviation A. Makovsky distribuait des
tracts à de nombreuses occasions à Moscou. Des tracts dans lesquels,
selon les enquêteurs du Bureau du Procureur Général de l'Union
Soviétique ''propageaient les idées de Mao Zedong''. Une partie
des tracts ont été dispersés sur la Place Rouge, près du Kremlin. Il
est à noter que cette action au Kremlin est arrivée avant la très
médiatisée ''manifestation des sept'' [1] en août 1968 loué par les
médias occidentaux.
Le 13 février 1967 dans la ville de
Komsomolsk sur l'Amur, à 6000 km de Moscou, un membre du Komsomol de 20
ans et ingénieur dans les transports maritimes V. Ermokhin, un étudiant
de l'Institut Médical et membre du Komsomol de 21 ans M. Chirkov et un
communiste de 30 ans et plongeur professionnel P. Korogodsky, ont collé
des affiches qui déclaraient : ''Mao Zedong est un soleil rouge dans
nos cœurs ! Communistes prolétariens, luttons contre ce gang de
révisionnistes modernes, successeurs de Khrouchtchev !''
A peu près au même moment, le 16 février
1967 à l'autre extrémité de l'URSS en Ukraine, à Donetsk, un mineur de
35 ans P. Melnikov a accroché sur un panneau d'affichage des brochures
écrites par lui-même louant Mao Zedong et appelant au renversement de
Brejnev.
Ce ne sont que quelques exemples simples qui ont été préservés pour nous par le Bureau du Procureur Soviétique et le KGB. Mis à part les actions individuelles en Union Soviétique durant ces années là, des cercles de ''communistes clandestins'' ont également émergés et se sont fondés sur les idées, mots d'ordres et slogans révolutionnaires de Mao.
Ce ne sont que quelques exemples simples qui ont été préservés pour nous par le Bureau du Procureur Soviétique et le KGB. Mis à part les actions individuelles en Union Soviétique durant ces années là, des cercles de ''communistes clandestins'' ont également émergés et se sont fondés sur les idées, mots d'ordres et slogans révolutionnaires de Mao.
Les Frères Romanenko, les maoïstes soviétiques qui ont gagné une renommée en Chine.
L'un des premiers groupes de ce genre a
émergé en 1964 en Ukraine, dans la région industrielle de Kharkov où la
''tradition prolétarienne'' n'étaient pas encore qu'un simple cliché de
propagande post-soviétique. Là, dans la ville de Balakleya, non loin de
Kharkov, un groupe marxiste a été formé sous l'appellation de ''Parti
Communiste Révolutionnaire des Ouvriers et des Paysans''. Ses fondateurs
étaient Adolf et Vladimir Romanenko. Vladimir âgé de 35 ans, a
travaillé comme électricien à Kharkov et à ensuite étudié à la Faculté
de Journalisme à l'Université de Leningrad. Son frère de 33 ans Adolf, a
travaillé pour un journal nommé ''Marteau et Faucille'' dans le
quartier industriel de la ville.
A Leningrad, Vladimir Romanenko fait la
connaissance d'étudiants en provenance de Chine, de qui il reçut de la
littérature maoïste. Dès Septembre 1963, les frères Romanenko ont écrit
une déclaration au Comité Central du Parti Communiste Chinois avec des
critiques vis à vis du nouveau programme du Parti Communiste d'URSS qui a
été adopté au XIIème Congrès en 1961. Une copie de cette déclaration a
été donnée à la citoyenne chinoise Tchzan Dadi, une étudiante de
l'Université de Leningrad, pour qu'elle puisse la faire parvenir en
Chine et au Comité Central du Parti Communiste Chinois.
Comme le Procureur de Kharkov devait l'écrire plus tard dans son rapport au Kremlin, les frères Romanenko ''sont
tombés sous l'influence de la propagande chinoise, en décidant de créer
une organisation illégale de gauche radicale, parce qu'ils sont venus à
la conclusion que le PCUS avait cessé de représenter les intérêts des
travailleurs, qu'il avait dévié de son rôle de parti révolutionnaire
pour représenter les intérêts de la petite bourgeoisie et finalement
devenir, une force réactionnaire.''
En septembre 1964, les Romanenko avaient
terminé l'élaboration de leur programme pour leur projet de ''Parti
Communiste Révolutionnaire des Ouvriers et des Paysans''. Le programme
incluait la déclaration suivante :
L'écart des salaires entre l'ouvrier
moyen et les principaux spécialistes ou les grattes-papiers
bureaucrates continue de croître de jour en jour... et aujourd'hui
encore les bureaucrates de services et les organes du soi-disant
Parti-Etat contrôlent le vol du surplus produit par les classes
productives...
L'affirmation que la dictature du prolétariat a été rendue obsolète et non plus une nécessité ne provient pas de la classe ouvrière, ni de la classe paysanne, mais de ceux dont la simple mention du terme de dictature de la classe ouvrière procure un mal de dents, de ceux qui trouvent plus commode de piller le produit excédentaire dans le cadre d'un état 'national' semi-bourgeois. Et quand le Parti dirigeant ne mène pas une lutte contre cela, mais aide à le légaliser, alors ce parti est un parti petit-bourgeois...
L'affirmation que la dictature du prolétariat a été rendue obsolète et non plus une nécessité ne provient pas de la classe ouvrière, ni de la classe paysanne, mais de ceux dont la simple mention du terme de dictature de la classe ouvrière procure un mal de dents, de ceux qui trouvent plus commode de piller le produit excédentaire dans le cadre d'un état 'national' semi-bourgeois. Et quand le Parti dirigeant ne mène pas une lutte contre cela, mais aide à le légaliser, alors ce parti est un parti petit-bourgeois...
Le PCUS a fait son temps comme parti
politique capable de mener les masses sur la voie tracée par le grand
Lénine. Il n'y a donc pas de temps à perdre. Il convient d'armer aussi
vite que possible, la classe ouvrière et les paysans des fermes
collectives avec la théorie marxiste révolutionnaire authentique... Pour
ce faire, il est nécessaire de créer des organisations dans chaque
fabrique, chaque usine, dans toutes les fermes collectives (kholkozes)
et fermes d'Etat (sovkhozes), dans tous les établissements
d'enseignements, toutes les unités militaires afin d'expliquer la nature
révisionniste du programme du PCUS.
A la fin de l'automne 1964, les frères
Romanenko sont arrêtés par le KGB. Au cours de l'enquête judiciaire,
Adolf Romanenko a continué de parler de ses pensées pleinement empli de
l'esprit de la ''révolution culturelle'' de Mao :
''Je crois toujours et jusqu'ici
qu'il y a dans notre pays, toutes les conditions pour l'épanouissement
d’éléments petits-bourgeois. De mon point de vue, tant que les
dirigeants du PCUS à la fois du centre et de la périphérie, les
dirigeants du gouvernement soviétique, des soviets locaux, les
dirigeants de l'appareil administratif auront accès à d'inimaginables
privilèges, aussi longtemps que la richesse matérielle sera distribué
aussi mal selon moi, jusqu'à ce moment je crois, que dans notre pays
fleurira l'idéologie petite-bourgeoise. Et le Soviet, le Parti et les
appareils administratifs vont essayer d'autoriser dans la loi leurs
privilèges et l'inégalité dans la distribution de la richesse
matérielle.
A partir de là, je tire la
conclusion que la fraternité et l'égalité sont hors de question pour le
moment et je crois que le PCUS ne peut pas être l'expression de la
volonté populaire... Je pense que les intérêts des masses travailleuses
et ceux de la direction sont diamétralement opposés l'un à l'autre et de
ce fait, je crois qu'il n'y plus d'unité entre le Parti et le Peuple.''
Les frères Romanenko ont été quasiment
sauvé d'une longue peine de prison par l'intervention de Mao Zedong. Les
frères Romanenko ont été arrêtés un jour avant l'Assemblée Plénière
Extraordinaire du Comité Central du PCUS, où Khrouchtchev a été renversé
du pouvoir. Les nouveaux leaders du PCUS Brejnev et Shelepin, les
organisateurs de l'éviction de Khrouchtchev, espéraient pouvoir
surmonter le 'schisme' avec la Chine Communiste, sans avoir besoin de
changer la politique nationale et internationale de l'URSS. Par
conséquent, lors d' une réunion au Kremlin où les responsables du Bureau
des Procureurs et des départements du KGB de la région de Kharkov ont
été spécialement convoqués, la décision a été prise de ne pas porter
l'affaire devant les tribunaux contre ces maoïstes soviétiques bien
connus en Chine. Les frères Romanenko ont été libérés de prison quelques
mois plus tard sous la surveillance étroite du KGB, ce qui excluaient
pour eux la possibilité de pouvoir continuer leurs activités politiques.
Contre le Révisionnisme.
Un large éventail de groupes maoïstes
clandestins ont surgi dans la capitale de l'URSS au milieu des années 60
quand l'exemple de la ''Grande Révolution Culturelle'' a été
particulièrement intense. En Occident, c'est sous les traits de la
révolte étudiante parisienne qu'elle a jouée un rôle, alors qu'en Union
Soviétique une révolte ouverte était impossible, mais l'écho des Gardes
Rouges a eu un impact jusqu'ici. Des milliers d'étudiants et de
doctorants de la Chine Maoïste étudiaient dans les universités et
établissement supérieurs soviétiques. Ce fut par l'entremise de ces
étudiants que la littérature des Gardes Rouges a pu arrivé entre les
mains de nos concitoyens.
Entre 1965 et 1967, opérait à Moscou un
petit groupe marxiste dirigé par deux assistants de recherches de
l'Institut Economique des Systèmes Socialistes Mondiaux à l'Académie des
Sciences Soviétique. Il y avait un citoyen de la République Populaire
de Chine âgé de 35 ans Ho Dantsin et un citoyen soviétique de 30 ans, G.
Ivanov. Ensemble, ces communistes chinois et soviétiques faisaient de
l'agitation en diffusant de la littérature chinoise à Moscou et ont
ainsi crée une large éventail de matériel de propagande qu'ils ont
intitulés ''Le Manifeste du Socialisme'' (Programme du Parti Socialiste
Révolutionnaire d'Union Soviétique). En Février 1967, Ho et Ivanov ont
été arrêtés par le KGB.
En 1968, un maçon de 30 ans G. Sudakov
et son frère de 20 ans V. Sudakov ont crée un petit groupe ''L'Union de
Lutte contre le Révisionnisme''. De Février à Juin 1968, ils ont fait
circuler de la littérature révolutionnaire en provenance de Chine ainsi
que leurs propres tracts qu'ils avaient imprimer grâce à une presse
primitive qu'ils avaient construite.
Le 24 Février 1976, le jour de
l'inauguration du XXVème Congrès du PCUS, quatre jeunes ont lâché et
éparpillé à travers les fenêtres et maisons de la Perspective Nevski à
Leningrad, plus d'une centaine de tracts. Ces tracts écrits à la main se
terminaient par l'appel ''Vive la nouvelle révolution ! Longue vie au communisme !''.
Quelques temps plus tard, le KGB réussit
à découvrir que les participants à cette action étaient des étudiants
de premières années à Leningrad - Arkady Tsurkov, Alexander Skobov,
Andrey Reznikov – ainsi qu'un lycéen Alexander Fomenko. Ils étaient les
organisateurs d'un groupe marxiste illégal qui s'appelait lui-même
''L'Ecole de Leningrad''. Le leader de se groupe informel était un
talentueux mathématicien de 19 ans Ardaky Tsurkov. Au début des années
1970, il a été fasciné par les idées de Mao Zedong et a commencé à
écouter illégalement les éditions en langue russe de Radio Pékin.
A cette époque, les étudiants chinois
(qui avaient été dans les années 60 l'une des principales source de
distribution de littérature maoïste aux citoyens soviétiques) ne peuvent
plus étudier en Russie. Mais dans les années 1970, une marée de
publications apparaît (des livres et brochures) en Union Soviétique qui
veulent démasquer et critiquer la trajectoire du Parti Communiste
Chinois et de Mao. Au tout début de ces années, l'agit-prop soviétique
travaillait plus activement contre la Chine maoïste que contre
''l'Occident bourgeois''. Comme toute littérature de propagande hostile,
il est nécessaire de décrire les actions et les phénomènes qu'elle
activait contre elle. Ce qui était négatif pour les propagandistes du
Comité Central était devenu un atout pour la ''dissidence gauchiste''.
De cette manière, Ardaky Tsurkov devint maoïste après avoir lu toute la
propagande soviétique anti-maoïste.
En 1977 et 1978, les dirigeants de
''L'Ecole de Leningrad'' ont organisé dans les faubourgs de Leningrad,
un lieu de vie commun où les jeunes pouvaient étudier, vivre et faire de
la propagande pour les idées du Camarade Mao parmi les étudiants. En
1978, ''L'Ecole de Leningrad'' établissait des liens avec des étudiants
sympathisants de Moscou, de Gorki (aujourd'hui Nizhny Novgorod), de Riga
et un certain nombre d'autres villes de l'Union Soviétique. Alors
qu'ils tentaient de vouloir organiser une conférence clandestine pour la
jeunesse dans le but de créer une grande association – ''L'Union de la
Jeunesse Communiste Révolutionnaire'' – les dirigeants de ''L'Ecole de
Leningrad'' ont été arrêtés par le KGB.
Peu de temps après leur arrestation le 5
décembre 1978, un événement inconnu auparavant se produisit : A la
cathédrale de Kazan (lieu où se déroula la première grande manifestation
étudiante contre le tsar en 1876), plusieurs centaines de jeunes hommes
et femmes des instituts et écoles de Leningrad se sont rassemblés, pour
protester contre ces arrestations. Plus de vingt personnes ont été
arrêtés. Durant le procès contre le leader de ''L'Ecole de Leningrad''
A. Tsurkov du 3 au 6 avril 1979, un grand rassemblement d'étudiants a eu
lieu devant le bâtiment. Ardaky Tsurkov reçu une peine de cinq années
de détention dans un camp à régime strict et deux autres années d'exil.
Les dirigent maoïstes du mouvement de grève des travailleurs soviétiques
Mais les idées révolutionnaires de Mao
ne furent pas seulement confiné aux élèves des écoles et des
universités. L'existence d'au moins un groupe marxiste illégal qui ne
cherchait pas seulement à étudier les idées et les expériences de Mao
Zedong, mais a également prendre part à l'organisation de grèves
réussies par les travailleurs soviétiques est très bien documenté. Je
fais allusion ici à l'émergence dans les années 70 dans la ville
industrielle de Kouibychev (Samara) du groupe politique la ''Centrale
des Travailleurs''. Ce groupe visait à fonder un parti marxiste illégal,
le ''Parti de la Dictature du Prolétariat''.
Au printemps 1974 dans l'usine
Maslennikov de Kouibychev, s'est déroulé une grève des travailleurs
d'atelier. L'usine produisait alors de l'équipement pour le complexe
militaro-industriel soviétique. Les travailleurs n'ont formulé aucune
revendication politique, mais ont réussi à obtenir une amélioration de
leurs conditions de travail des autorités et de l'administration locale,
pris totalement au dépourvu par une action aussi bien organisée. Au
cours de l'année suivant, basé sur le modèle de la grève de Maslennikov,
plus de dix grèves eurent lieux dans d'autres entreprises de la ville.
Un événement aussi important en Union Soviétique a tout de suite attiré
l'attention du KGB, mais ce ne fut qu'après deux années d'enquêtes
qu'ils purent établir que la ''Centrale des Travailleurs'' était
organisé dans cette ville.
Les dirigeants de l'organisation étaient
Grigory Isaev âgé de 31 ans, un travailleur de l'atelier de fonderie de
l'usine Maslennikov et Alexei Razlatsky, ingénieur pétrolier de 39 ans.
Isaev et Razlatsky étaient la force
d'inspiration et les organisateurs d'une série de grèves dans les usines
de Kouibychev en 1974. Après deux années, cette organisation marxiste
illégale comptait plus de trente militants clandestins. Il faut
souligner que la ''Centrale des Travailleurs'' fut l'une des
organisations dissidentes les plus organisés dans leurs actions
clandestines. Ses militants ont soigneusement et continuellement étudié
les méthodes de conspirations des révolutionnaires russes d'avant 1917,
ainsi que les organisations clandestines des Partisans durant la Grande
Guerre Patriotique. Cela permis à la 'Centrale des Travailleurs''
d'opérer avec succès de 1974 à 1981.
En 1976, les dirigeants de la ''Centrale
des Travailleurs'' ont écrit un ''Manifeste pour un Mouvement
Communiste Révolutionnaire'' :
Le coup d'Etat
contre-révolutionnaire qui a eu lieu en URSS a été réalisé de manière si
tranquille et inattendue, que personne n'a réalisé. L'administration
soviétique d'aujourd'hui est de plus en plus dictatoriale depuis plus
d'une décennie, elle a réussie à se représenter comme ayant une
direction marxiste-léniniste, et a réussi à laver le cerveau des
travailleurs avec leur jeu démocratique. Même le mouvement communiste
international n'arrive pas à analyser de façon marxiste ce qui se
produit en Russie. Mais le coup d'Etat contre-révolutionnaire a bien eu
lieu et la première chose à faire est d'y mettre un terme.
En 1961, le programme du PCUS et la
dernière Constitution de 1977 ont déclaré que les tâches de la dictature
du prolétariat était terminé et que l'Union Soviétique était désormais
''l'Etat du peuple tout entier''. Mais les marxistes ont toujours été
clair sur le fait que le prolétariat ne peut pas être victorieux sans la
nécessité d'un Etat et cet Etat ne peut être que la dictature
révolutionnaire du prolétariat.
Les militants de la ''Centrale des
Travailleurs'' ont appelé à l'étude approfondie de l'expérience de la
Chine Communiste. Leur manifeste avait inclus la déclaration suivante :
Jusqu'au milieu des années 1950, le
développement politique de la Chine répétait celui de l'Union
Soviétique. Il est possible que les principaux événements qui ont
conduit à l'arrivée sur la scène politique de N.S Khouchtchev ont forcé
Mao Zedong à examiner la validité de ce système qui était en mesure de
promouvoir de telles personnes à la direction suprême. Une analyse de la
situation a confirmé nos pires craintes : Avec certaines divergences
nationales, le système chinois était une copie de celui de la Russie. Et
en Chine, il y avait une séparation assez claire entre les masses et le
Parti et la formation à son sommet d'un organisme parasitaire.
La politique du ''Grand bond en
avant'' a été une tentative d'éveiller l'initiative des masses,
d'éveiller sa conscience vis à vis des événements qui se déroulaient en
comparaison à la voie 'pacifique'... La ''Révolution Culturelle'' a été
un appel direct pour réprimer l'activité de cette bureaucratie en
formation et par des faits concrets, démontrer aux masses qu'elles sont
les maîtres de la situation du pays et que dans ses actions collectives,
elles sont toutes-puissantes.
La mort de Mao Zedong en Chine a
signifié, comme la mort de Staline en Union Soviétique, la fin de la
période de la dictature du prolétariat.
Andropov et la déroute finale des maoïstes.
Vers le début des années 1980, les
militants de la ''Centrale des Travailleurs'' avaient mis en place des
liens souterrains avec leurs partisans dans de nombreuses villes de
l'Union Soviétique, de Moscou à Tyumen. La question de la création d'une
organisation marxiste illégale a été soulevée et il a été suggérée que
l'on la nommerait le ''Parti de la Dictature du Prolétariat''. A cette
époque, le nombre de militants clandestins de la ''Centrale des
Travailleurs'' s'élevait à une centaine.
Grâce à leurs méthodes clandestines
biens organisées, le KGB n'a pas réussi à localiser ni découvrir
l'identité d'une importante parti des militants. En 1981, les services
de sécurité ne pouvaient pas trouvé le nom des dirigeants de
l'organisation, même si selon les lois de l'Union Soviétique, rien ne
pouvait être fait ou retenu pour mettre en arrestation la ''Centrale des
Travailleurs'.
Mais à la fin de l'année 1981, la
situation internationale de l'URSS Brejnevienne était de plus en plus
compliquée. Au Comité Central du PCUS, ils avaient extrêmement peur que
les actions de masse des travailleurs polonais et le mouvement
Solidarnosc puisse trouver une certaine sympathie parmi les travailleurs
soviétiques. Par conséquent, un ordre d'arrestation des dirigeants de
la ''Centrale des Travailleurs'' a été personnellement ordonné par Yuri
Andropov, même si le KGB ne possédait aucune preuve de leurs activités
illégales. Ceci eu lieu le 14 décembre 1981, le lendemain de
l'application de la Loi Martiale en Pologne.
A Kouibychev, Isaev et Razlatsky furent
arrêtés. En dépit du fait que ni les recherches, ni l'enquête mené
subséquemment ne pouvait attester de leurs activités illégales, les
dirigeants de la ''Centrale des Travailleurs'' ont été condamnés à de
lourdes peines de prisons en Novembre 1982. Alexei Razlatsky reçu une
peine de 7 ans de prison et 5 années d'exil et Girgory Isaev reçu 6
années de prison et 5 années d'exil.
Les Gardes Rouges Soviétiques vains de
Leningrad et de Samara ne furent libérés de prisons que quelques années
plus tard, au plus fort de la perestroïka. Et à partir de là commença
une histoire totalement différente. Arkady Tsurkov, qui avait propagé
les idées de Mao dans la Leningrad Brejnevienne, émigrera en Israël et
un authentique Garde Rouge, ira s'établir de lui-même dans un kibboutz
paramilitaire...
Traduit depuis par nos soins depuis :
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