Le
processus révolutionnaire au Rojava (Kurdistan « syrien ») remporte
victoire après victoire contre les forces fascistes de Daech. C'est un
exemple historique joue un rôle unificateur dans la lutte internationale
des peuples. Nombre d'individus, d'organisations venant de différents
pays, arrivent pour combattre et protéger la Révolution au Rojava.
Le MLKP avait lancé depuis plusieurs
mois un appel à rejoindre les combattants et combattantes unifiés dans
les YPG (Forces de Défense du Peuple). La Brigade Internationale de
Libération s'est ainsi formée, avec la participation d’anarchistes, de
communistes et de révolutionnaires de Turquie, du Kurdistan, du Caucase,
de Grèce, d'Allemagne, d'Espagne, d'Arménie,…
Les Camarades maoïstes de TIKKO (Armée Ouvrière et Paysanne de Libération de Turquie) liée au TKP/ML y participent également.
De nombreux autres combattants et
combattantes prennent part aux YPG dont beaucoup de communistes, de
France, d'Italie, des USA, d'Argentine,...
Lors de la déclaration de constitution de la BIL, les exemples historiques sont clairs :
« Rojava est aujourd’hui : la Commune de
Paris assiégé par l’Allemagne, Madrid en pleine guerre civile en
Espagne, Stalingrad durant la deuxième guerre mondiale ».
La Révolution de Rojava démocratique et de libération nationale a changé l'équilibre des forces dans la région.
Cette révolution est aussi la révolution des femmes, contre le monde patriarcal et réactionnaire.
LES IMPERIALISTES SONT LES POURVOYEURS DU TERRORISME
Ce sont les puissances impérialistes qui
pour garantir leur taux de profit sèment la guerre, provoquent la
misère, l’exploitation et l'oppression dans le monde entier. Ils
alimentent des conflits internes pour créer le chaos en utilisant les
différences ethniques, religieuses, économiques pour intervenir
militairement et pouvoir ainsi s'emparer des matières premières et
contrôler des zones stratégiques au niveau géo-politique.
N'oublions pas qu'Al Qaïda a été formé,
financé par l'impérialisme américain pour combattre le
social-impérialisme soviétique lors de l'invasion de l'Afghanistan.
Après le retrait des troupes soviétiques, la guerre entre seigneurs de
la guerre allait provoquer l'intervention des talibans, ce qui servira
d'excuse à l'impérialisme américain et ses alliés pour intervenir
directement, n'ayant pas pu imposer durablement ses chiens de garde.
L'impérialisme va alors occuper le pays en alliance avec une coalition
d'une vingtaine de pays dont l'impérialisme français et allemand, mettre
sur pied un État fantoche, former une armée et une police. Ce qui
n'empêchera pas les talibans de se maintenir après leur retrait partiel.
Daech tente aujourd'hui de s'implanter en Afghanistan.
L'attaque
contre le World Trade Center en 2001 allait permettre à Bush dont la
famille et les amis font partie des magnats du pétrole et de la vente
d'armes, d'intervenir en Irak, accusé de détenir des armes de
destruction massive. Selon les dirigeants américains, l'Irak fait partie
de « l'axe du mal », et la guerre est déclarée au nom du « choc des
civilisations ». Cette nouvelle intervention n'était qu'un prétexte au
nom de la démocratie et de la liberté, éliminer physiquement Saddam
Hussein pour mettre sur pied un État fantoche protégé par l'occupation
militaire américaine. Le gouvernement irakien va exclure et marginaliser
le clan sunnite de l'ex-dictateur au profit des chiites. Ce qui va
provoquer des ressentiments et favoriser la montée de l'intégrisme
religieux, puis celle de Daech qui est alors officiellement affilié à Al
Qaida et qui fusionne avec le Front Al Nosra avant de couper les ponts
avec Al Qaida lors de l'extension de Daech en Syrie. Une partie du Front
Al Nosra prête alors allégeance à Al Qaida. Le soutien des
impérialistes à Al Nosra, qui sert à Daech à se procurer des armes, est à
peine voilé. Laurent Fabius, ministre des Affaires Étrangères déclare
ainsi le 28 janvier 2013 «sur le terrain, ils [al Nosra] font du bon
boulot ».
Du point de vue des impérialistes, la
vague de révolte dans les pays arabes des années 2010, leur permettait
de rebattre les cartes et de mettre en place de nouveaux chiens de
garde. Ainsi, en Libye, l'occasion était trop bonne pour les
impérialistes de chasser Khadafi. Ce fut l'impérialisme français qui fut
chargé du travail et bombarda les positions de Khadafi. 40 tonnes
d'armes ont été livrées par l'impérialisme français aux rebelles, dont
les groupes alors proches ou directement affiliés à Al Qaida se sont
emparés. Ironiquement, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense,
défendait cette intervention et ces livraisons d'armes comme lutte
contre le djihadisme ! Après la liquidation de Khadafi, comme en
Afghanistan, les cliques des seigneurs de guerre se dressèrent les unes
contre les autres, provoquant un chaos généralisé, ce qui permit à de
nombreux groupes affiliés ou non à Al Qaida de s'armer à bon compte sur
les stocks disloqués de l'ancien régime avec l'aide des trafiquants
internationaux en lien avec l'industrie de l'armement. Certains de ces
groupes, comme Boko Haram, ont par la suite rejoint Daech.
L’impérialisme français est par la suite
intervenu contre Bachar Al Assad en Syrie, qui réprimait avec une
violence extrême la révolte populaire. La révolte a très vite été
récupérée par les différents seigneurs locaux armés par les
impérialistes, espérant en faire leurs nouveaux chiens de garde. L'Armée
Syrienne Libre (qui a rassemblé au début des franges de l'opposition
laïque mais qui s'est rapidement alliée avec les groupes islamistes) et
le Front Al Nosra notamment, augmentant l'arsenal local des « rebelles »
soutenus par les impérialistes, arsenal qui alimentera d'autant plus
Daech.
D'autre part, l'impérialisme français
soutient et s'appuie sur de nombreux pays qui eux mêmes soutiennent
Daech par différents biais, et notamment logistiquement et
économiquement, la Turquie d'Erdogan en premier lieu. Aucun Etat ne
reconnaît le faire officiellement mais les moyens détournés sont très
nombreux.
Dominique De Villepin, ancien premier
ministre, a déclaré en septembre 2014 sur France 2 : « Ayons conscience
que cet État islamique, Daech, nous l'avons nous-même en grande partie
enfanté, de guerre en guerre. »
LA MONTEE DE DAECH
La stratégie de Daech est très
différente de celle d'Al Qaïda, qui pratique une sorte de guerre de
focos, sous formes d'actions armées dans divers pays ou régions. Daech a
un projet politique : la création d'un khalifat par dessus les
frontières existantes dans le monde musulman, écrasant les minorités
nationales et les autres religions, y compris l'islam chiite.
A la faveur du chaos et apparaissant
comme radicaux et déterminés, Daech a rallié des anciens officiers et
soldats de Saddam Hussein, des spécialistes sunnites opposés au régime
syrien et a récupéré les armes des armées en débandade et livrés par les
puissances impérialistes en Irak. Daech a pu se constituer une force
blindée et conquérir des territoires en Syrie et dans le nord de l'Irak.
Dans les territoires, il ne s'agit pas simplement d'occuper
militairement le terrain conquis ou d'éliminer l'ennemi chiite, chrétien
et autres minorités, mais d'organiser le territoire conquis, de mettre
en place un Etat.
Par ce biais, les installations pétrolières, la vente des œuvres d'arts, des trésors archéologiques, etc., permettent à Daech d'accumuler un trésor de guerre pour faire tourner son Etat, payer ses soldats, ses fonctionnaires et prélever des impôts. Daech confie la gestion des affaires courante aux élites ou aux classes dirigeantes, en leur confiant des postes non régaliens. Chaque aspect de la vie courante est régi par l’État mis en place par Daech, les opposants et opposantes sont sauvagement réprimés.
Les frappes des impérialistes
fussent-elles celles de la coalition ne pourront venir à bout de Daech,
car en frappant des populations civiles, elles amèneront de nouvelles
forces à Daech. La coalition des puissances impérialistes, celles
engagées sur le terrain, celles de la France, des États-Unis, de la
Russie et des autres comme la Turquie plus préoccupée à lutter contre
les Kurdes que contre Daech, sont elles aussi des bourreaux des peuples
et vont finir par donner un faux blason anti-impérialiste à Daech. La
mise en place d'un commandement commun n'y changera rien. L'impérialisme
cherche une issue à la situation qu'il a lui même engendré pour y
instaurer un nouveau valet à son service. Tandis que les impérialistes
russes et chinois voient leurs intérêts représentés par Bachar al-Assad,
les impérialistes américains et français eux voudraient un gouvernement
fantoche sorti de l'Armée Syrienne Libre. Les tensions
inter-impérialistes prennent une ampleur inédite et alimentent le risque
d'un conflit inter-impérialiste généralisé. Nous maoïstes, nous
n'oublions pas qu'une étincelle peut mettre le feu à la plaine.
LA MONTEE DU FASCISME RELIGIEUX RENFORCE LA MONTEE DU FASCISME DANS LES PAYS IMPERIALISTES
La tactique de Daech est non seulement
de déstabiliser les pays du Moyen-Orient, d'Afrique mais aussi de
déstabiliser les pays impérialistes, en organisant des attentats
terroristes, en s'appuyant sur les contradictions au sein du peuple.
Le vide idéologique créé par la
restauration du capitalisme, la transformation des partis communistes en
partis réformistes sans perspective révolutionnaire a laissé le champ
libre aux idéologies nationalistes et la pénétration de Daech dans une
toute petite minorité de la jeunesse qui rejette ce système mais se
retrouve perdue, sans perspective politique. Cette jeunesse est utilisée
par Daech comme chair à canon pour le règne de nouveaux exploiteurs et
oppresseurs qui dissimulent leur véritable nature de classe.
Les attentats qui frappent les
populations civiles des pays impérialistes renforcent l’État policier et
la militarisation de la société avec la mise en place d'un Etat
d'urgence, le racisme en particulier anti-réfugiés et islamophobe,
l'acceptation de l'Union Nationale derrière la bourgeoisie, la division
de la classe ouvrière et des masses populaires de France,... Cela permet
aussi à l’État de poursuivre ses plans de « réformes » en toute
tranquillité, c'est à dire les plans de liquidation des conquêtes
sociales. En bref, la bourgeoisie peut poursuivre encore plus facilement
son offensive contre le prolétariat et les masses populaires.
Le gouvernement PS applique des points
du programme du Front National qui répond « On vous l'avait bien dit !
On avait la solution dès le début ! ».
L'État pratique la même politique de
division de la classe ouvrière et dans le même temps appelle à l'Unité
Nationale contre le terrorisme, c'est à dire à de nouvelles agressions
militaires. Tout en brandissant la menace terroriste dont il est la
source, il désigne un bouc émissaire, les réfugiés qui fuient leur pays
sous le poids de la misère, de la guerre.
Les gouvernements de droite et de gauche
sont les créateurs du chômage, qui leur permet de baisser au maximum le
salaire des ouvriers et ouvrières.
Les partis censés représenter les
travailleurs et travailleuses sont des partis réformistes et n'ont ni
programme, ni stratégie révolutionnaire. Ils se rallient au projet
d'Unité Nationale qui a pour objectif de mettre tout le monde, comme
s'il n'y avait plus de classes sociales, derrière les drapeaux pour
préparer la guerre. On se croirait quelques mois avant la première
guerre mondiale.
Tous ensemble ils ont voté pour la
restriction des libertés, le renforcement de la police, la
militarisation de la société. L’État d'Urgence de 3 mois est à peine
voté que déjà ils parlent de le prolonger. Un couvre-feu a été imposé à
Sens ! Déjà les perquisitions débordent et touchent des gens qui soit
n'ont rien à se reprocher, soit sont des militants et militantes
anarchistes ou révolutionnaires. Les peines de prison à domicile tombent
pour « empêcher » les militants et militantes « d'atteindre à la sûreté
de l'Etat » !
Les attaques et attentats contre les
musulmans, les juifs et les immigrés perpétrés par des groupuscules
nazis et fascistes se multiplient. Au nom de perquisitions les flics se
permettent aussi de saccager des lieux de culte comme ils l'ont fait à
Aubervilliers.
Tout cela apporte de l'eau au moulin du
fascisme et le gouvernement Hollande est responsable, avec d'autres, de
sa continuelle montée. Si le parti fasciste arrivait au gouvernement, il
n'aurait aucune nouvelle loi à voter pour museler la contestation :
l'arsenal juridique, les chiens de garde et le climat sont déjà
préparés.
LE ROLE DES MAOISTES DANS CETTE SITUATION
D'une certaine façon, l'appel des
Brigades Internationales de Libération du Rojava que nous devons
soutenir et faire connaître, doit être une source d'inspiration pour
nous, dans la lutte contre l'impérialisme, contre l’État bourgeois et
les partis qui dirigent cet État et contre les fascistes.
La Brigade Internationale de Libération
est formée de combattants et combattantes de plusieurs pays et
d'organisations communistes et révolutionnaires qui luttent contre le
régime fasciste d'Erdogan qui mène plus la guerre contre le PKK et les
révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan que contre Daech.
La lutte de la BIL et plus largement des
YPG nous montre la voie de la lutte contre Daech. C'est la lutte
anti-impérialiste, la lutte révolutionnaire, dans l'objectif de
construire une société nouvelle. C'est cette alternative là que nous
devons mettre en avant pour contrer la propagande impérialiste de
rejoindre l'Armée Française pour lutter contre le terrorisme. Leur
guerre est une guerre injuste car elle est menée pour prendre contrôle
des matières premières, de la main d’œuvre et de zones stratégiques pour
garantir un taux de profit à leurs monopoles. La lutte des BIL et des
YPG est une guerre juste car elle a pour objectif de libérer le peuple
et de construire une société nouvelle. Même une fois Daech chassée, la
lutte continuera sur la voie de la révolution. Sinon, ça ne sera qu'au
profit des impérialistes et leurs chiens de garde.
Le rôle des maoïstes est de regrouper en
premier lieu et quelles que soient leur origine, les ouvriers et
ouvrières de toutes nationalités, les immigrés avec ou sans papiers, les
jeunes et les femmes qui ont un rôle primordial dans la lutte
révolutionnaire contre le patriarcat, l'obscurantisme et le fascisme.
Nous devons rejeter l'Unité Nationale
imposée par l’État bourgeois. Les communistes maoïstes doivent
s'inspirer de la Brigade Internationale de Libération du Rojava qui est
un premier pas dans la construction d'un front révolutionnaire
anti-impérialiste et antifasciste.
La classe ouvrière et ses enfants ne
doivent pas remettre leur destin, leur vie entre les mains de l’État
policier et militarisé, ni suivre les fascistes, ni servir de faire
valoir ou de chair à canons aux uns ou aux autres.
C’est dans ce sens que dans les usines,
les entreprises, les lycées pros, les CFA, les quartiers populaires nous
devons unir nos forces contre le racisme, le fascisme et tous les
réactionnaires. Ce sont nos bases d'appui.
Nous n'avons pas peur de nous battre,
mais nous ne nous battrons pas pour une cause qui n'est pas celle du
prolétariat et des masses populaires. Nous nous battrons dans une guerre
juste, celle du peuple contre ses exploiteurs et oppresseurs : la
guerre populaire.
Cette guerre populaire, c'est celle qui doit être menée dans tous les pays pour en finir avec l'impérialisme et le fascisme.
Pour mener la guerre populaire, trois instruments sont indispensables : le Parti, le Front Uni et la Force Combattante.
Nous nous plaçons donc dans la lignée
des Camarades d'Inde, des Philippines, du Pérou, de Turquie et d'autres
pays qui mènent ou préparent la guerre populaire.
Nous nous plaçons également en soutien à
la Brigade Internationale de Libération qui lutte contre l'impérialisme
et Daech les armes à la main, en comptant principalement sur leur
propres forces.
L'heure est à la construction des trois instruments de la révolution !
Seuls les prolétaires, les masses populaires organisées pour la révolution prolétarienne peuvent y parvenir !
ON A RAISON DE REVOLTER !
VIVE LA GUERRE POPULAIRE !
A BAS L'IMPERIALISME , SES CHIENS DE GARDE ET LE FASCISME !
PROLETAIRES ET PEUPLES OPPRIMES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS !
Bloc Rouge (Unification des maoïstes)
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